L'écharpe et le chapeau.
Fabius fait la même chose que Sarko (sauf que c'est le contraire). Sarko s'installe vigoureusement à droite, lorgnant et guignant les électeurs de ce camp-là, surtout vers l'extrême. Ensuite, investiture acquise, il reviendra vers le centre pour se constituer une majorité, dont le centre de gravité sera à droite.
Fabius tient un discours "résolument de gauche", susceptible de séduire les extrême-gauches, puis, quand il sera raisonnablement sûr de leur soutien, il reviendra vers le centre pour se constituer une majorité dont le centre de gravité sera situé... vers le centre, au mieux le centre- gauche. Eh oui, droite et gauche ne sont pas symétriques.
Après quoi, s'il revenait au pouvoir, il prendrait sans nul doute quelques bonnes mesures, et alors: "On a bien commencé le travail, les gars, maintenant on fait une petite pause..." Les discours "résolument à gauche" sont toujours suivis d'une "petite" pause, pour les meilleures des raisons, une fois les places conquises (1936, 1956, 1982, 1991, 2001 même...).
Avec cette perspective, Fabius se croit fidèle aux enseignements de Mitterrand. C'est celui-ci qui lui a fait la leçon avant 1981: "On fait le plein à gauche, on entraîne avec nous les gros bataillons de la classe ouvrière influencés par le PCF, ensuite on gagne au finish sur le centre, enfin on gouverne comme on peut et on essaie de durer, faites-moi confiance, je sais faire."
L'ennui, c'est que nous ne sommes plus en 1981. Le PCF était alors à plus de vingt pour cent des voix, le mur de Berlin toujours debout, la perspective de plumer la volaille avait encore un sens. De nos jours, il n'y a plus de grosse volaille à plumer, seulement de tous petits ortolans pour ceux qui aiment ça (et d'ailleurs c'est interdit). Il y aurait beaucoup à dire sur l'amenuisement du camarade Grand Méchant Loup, qui s'en prenait aux grands monopoles, en Madame "J'ai envie d' dire gravé dans l' marbre", qui n'aime pas la concurrence libre et non faussée; mais laissons cela pour une autre fois.
Et puis, la gauche est déjà revenue au pouvoir plusieurs fois, on ne trompe plus le peuple avec des beaux discours d'animateur de banquets républicains. Sous peine d'être en retard de plusieurs guerres, il faudrait savoir l'écouter, le peuple, et reformuler ses attentes, même quand il n'est plus spontanément "bien-pensant" (s'il l'a jamais été).
La gauche bien-pensante a fait son temps, place à la gauche pragmatique. (J'entends d'ici les hurlements des guesdistes contre mon jauressisme...). Cela dit, Fabius est encore jeune, il peut encore apprendre; il a trois ans de moins que n'en aura Ségo à la fin de son deuxième mandat.
Fabius tient un discours "résolument de gauche", susceptible de séduire les extrême-gauches, puis, quand il sera raisonnablement sûr de leur soutien, il reviendra vers le centre pour se constituer une majorité dont le centre de gravité sera situé... vers le centre, au mieux le centre- gauche. Eh oui, droite et gauche ne sont pas symétriques.
Après quoi, s'il revenait au pouvoir, il prendrait sans nul doute quelques bonnes mesures, et alors: "On a bien commencé le travail, les gars, maintenant on fait une petite pause..." Les discours "résolument à gauche" sont toujours suivis d'une "petite" pause, pour les meilleures des raisons, une fois les places conquises (1936, 1956, 1982, 1991, 2001 même...).
Avec cette perspective, Fabius se croit fidèle aux enseignements de Mitterrand. C'est celui-ci qui lui a fait la leçon avant 1981: "On fait le plein à gauche, on entraîne avec nous les gros bataillons de la classe ouvrière influencés par le PCF, ensuite on gagne au finish sur le centre, enfin on gouverne comme on peut et on essaie de durer, faites-moi confiance, je sais faire."
L'ennui, c'est que nous ne sommes plus en 1981. Le PCF était alors à plus de vingt pour cent des voix, le mur de Berlin toujours debout, la perspective de plumer la volaille avait encore un sens. De nos jours, il n'y a plus de grosse volaille à plumer, seulement de tous petits ortolans pour ceux qui aiment ça (et d'ailleurs c'est interdit). Il y aurait beaucoup à dire sur l'amenuisement du camarade Grand Méchant Loup, qui s'en prenait aux grands monopoles, en Madame "J'ai envie d' dire gravé dans l' marbre", qui n'aime pas la concurrence libre et non faussée; mais laissons cela pour une autre fois.
Et puis, la gauche est déjà revenue au pouvoir plusieurs fois, on ne trompe plus le peuple avec des beaux discours d'animateur de banquets républicains. Sous peine d'être en retard de plusieurs guerres, il faudrait savoir l'écouter, le peuple, et reformuler ses attentes, même quand il n'est plus spontanément "bien-pensant" (s'il l'a jamais été).
La gauche bien-pensante a fait son temps, place à la gauche pragmatique. (J'entends d'ici les hurlements des guesdistes contre mon jauressisme...). Cela dit, Fabius est encore jeune, il peut encore apprendre; il a trois ans de moins que n'en aura Ségo à la fin de son deuxième mandat.
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