Opinions diversement congrues de Melchior Griset-L

Friday, March 07, 2008

Avis de déménagement.

Je viens de déménager, et suis maintenant sur

melgrilab.blog.lemonde.fr

Mes excuses pour le dérangement.

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Tuesday, March 04, 2008

Où Melchior cherche noise à Jean Daniel...

Il me semble que le directeur du Nouvel Observateur fait une petite erreur, dans son édito de jeudi dernier, quand il dit que "la liberté, même religieuse" est une concession des Constituants incroyants aux citoyens croyants (Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, fin août 1789).
Les Constituants, qui font leur Déclaration "en présence et sous les auspices de l'Etre suprême", me semblent au contraire donner ici des garanties aux croyants des autres religions que
l'officielle qu'est encore le catholicisme, religion du Roi (près de onze mois plus tard, lors de la Fête de la Fédération, Talleyrand célèbre la messe... ) et aux incroyants.
Qu'en disent les historiens ? Ai-je pas raison ?

Thursday, February 28, 2008

A propos de la rétroactivité des lois.



L’affaire de la rétention qu’on pourrait appeler « post-préventive », proposée par Sarkozy et différée par le Conseil Constitutionnel, appelle une précision juridique.
Le Droit français n’est pas favorable à la rétroactivité des lois, d’une façon générale.
Mais il faut distinguer les lois dans toutes les branches du Droit sauf une et les lois pénales.

La rétroactivité est refusée dans le premier cas par le Code civil:

« Art.2 La loi ne dispose que pour l’avenir; elle n’a point d’effet rétroactif ».

Mais cet article 2 a lui-même le statut d’une loi. « Ce qu’une loi peut faire, une loi peut le défaire ». Pour déroger à cette interdiction, il suffit que la loi qu’on veut rétroactive dispose elle-même de son caractère rétroactif (ce que le législateur ne fait pas de façon habituelle).

La rétroactivité est refusée dans le second cas non par une simple loi mais par la Constitution, et non par une simple disposition constitutionnelle, qu’on pourrait amender lors d’une révision à Versailles, mais par un principe constitutionnel fondamental, contenu dans l’article 8 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789:

« Art. 8. -
La Loi ne doit établir que des peines strictement et évidemment nécessaires, et nul ne peut être puni qu'en vertu d'une Loi établie et promulguée antérieurement au délit, et légalement appliquée. »

Cette règle ne peut pas être abrogée ou contournée.

NB. On admet cependant que ces lois pénales peuvent être rétroactives dans leur application, si les dispositions qu’elle contient sont moins sévères que les anciennes.

En résumé, une loi peut être rétroactive, à condition de le préciser explicitement, sauf la loi pénale, qui ne peut l’être en aucun cas (sauf pour les dispositions « plus douces »).

Dans le cas qui nous occupe, pour maintenir hors d’état de nuire la trentaine annuelle de criminels libérés non amendés, il faut leur appliquer des mesures qui ne relèvent pas du Droit pénal, et qui concilient deux principes constitutionnels de tout premier plan: la liberté et la sûreté. (art 2 de la DDHC 89:

« Art. 2. -
Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l'oppression. »

) L’application de ces mesures devrait être contrôlée non par le juge de l’application des peines, mais par le juge des libertés.

NB. D’après son ancien président M. Mazeaud (interview au Nouvel Observateur) le Conseil Constitutionnel s’est lui même plus qu’un peu pris les pieds dans le tapis…


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Monday, February 04, 2008

Interruption.

Devant m’absenter quelques jours, je sais bien que je vais vous manquer, les gens, mais quoi…

Voici trois sites à ne pas négliger:

« Le libéralisme pour les débutants» http://www.dantou.fr/ (au bas de la page "tango"...)
Bonne introduction au libéralisme idéal, stylisé (c’est agréable à lire et sympathique comme du Stuart Mill)

« Le monolecte » d’Agnès Maillard
Analyses évidemment d'un ton très différent, parfois fines, en billet et imprécations alter-rigolotes en commentaires.

« Zizule, mon nez et mes lunettes »
Aperçus d’écologie générale, très utiles pour une écologie politique digne de ce nom.


Et toujours ce triple et terrible écheveau à démêler: l'urgence écolo, le sous-développement, la pagaille économique.

A bientôt j’espère (zitiömöbrèdöfie, comme dit Benoa).



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Saturday, February 02, 2008

Réponses à Color Vermell.


Je réponds à une question et à quelques affirmations de Color Vermell.




"Qu'est-ce pour vous que le Socialisme, Melchior ? Qu'est-ce qu'un socialiste ? Vous sentez-vous socialiste ?"




Laissons le "socialisme utopique" sur les rayons des bibliothèques.




Je ne me sens pas non plus "socialiste en peau de lapin" comme on appelait les vieux-socio-démocrates genre Guy Mollet: programme maximum pour les discours de banquet, programme mini-minimum pour les combinaisons avec les partis de droite.




Je suis de ceux qui pensent que le "socialisme scientifique" a été une erreur, qui a conduit les travailleurs non vers leur émancipation, mais dans une impasse monstrueuse et tragique. On peut saluer ceux qui ont de bonne foi fait cette erreur en leur temps, mais certainement pas féliciter et encourager ceux qui y persévèreraient encore de nos jours.




Il y a un quatrième sens: le mot peut continuer à désigner l'ensemble des courants politiques qui, sans concession à l'utopie ni recours à une pseudo-scientificité, se réfèrent à un idéal d'émancipation des travailleurs et de toute l'humanité, de justice sociale, de progrès de la société humaine (et de liberté de chercher le bonheur pour les individus qui la composent). Pour m'identifier à ces courants, je veux bien conserver l'étiquette. Comme dit... le Dalaï Lama (l'Obs de cette semaine): "En politique, soyez socialiste".




"Le tout-marché par la voie ultra-libérale est une aberration".




Pleinement d'accord. Une aberration historique qui fait pendant à l'autre (le Plan autoritaire avec système politique totalitaire). A la limite on est dans la tautologie: il n'y a pas d'autre voie que l'ultra-libérale pour le tout-marché, et celui-ci est l'abourtissement de la voie ultra-libérale.




"Quant aux solutions, Engels dit clairement que la Révolution précède la dictature du prolétariat. Lénine en fait un relais très explicite dans "L'Etat et la Révolution"."




Oui, ils le disent (mettons "instaure" au lieu de "précède"). On n'est pas forcé de les suivre... L'idée qu'une révolution sociale est nécessaire pour refaire et compléter la révolution dite "bourgeoise" me paraît plus idéologique que scientifique. Je pense pour ma part que la transformation sociale peut (doit) s'envisager par des réformes dans le cadre de la démocratie libérale pluraliste. (Celle-ci a au moins le mérite de nous laisser la latitude d'en discuter !) Quant à la dictature du prolétariat, elle a une fâcheuse propension à se transformer en dictature (combien féroce !) sur le prolétariat. Il y a une insuffisance d'analyse des théoriciens marxistes sur ce point Même Trotski n'a vu dans la "révolution trahie" en URSS que le résultat exceptionnel de conditions particulières... Des penseurs comme Castoriadis et Lefort sont, en partant du marxisme, allés plus loin dans l'analyse.


"A ce jour tous les ingrédients sont présents dans le monde pour déstabiliser et détruire le Capital".



Je suis d'accord pour réduire et contrôler le capitalisme financier, et pour réformer profondément, dans un sens favorable aux travailleurs, les marchés de la force de travail. Mais "détruire le Capital", je ne sais pas ce que cela veut dire. Dans toute société moderne, il y a production d'un "produit nécessaire" et d'un "surproduit social", masses de valeur qui constituent un Capital amené à se reconstituer, élargi, de génération en génération. Cela a commencé bien avant l'émergence du capitalisme et continuera encore très longtemps, sauf catastrophe écologique majeure et fatale...


D'accord enfin avec Fanch pour dire que la "démocratie ouvrière" est un enjeu crucial, à condition de ne pas donner à "ouvrière" un sens restrictif. Il ne doit pas s'agir de limiter la démocratie libérale pluraliste, mais au contraire de l'élargir.



NB. Colin Folliot publie en ce moment un exposé sur Friedrich Engels.

Sunday, January 27, 2008

La Parole au pape.





Il se murmure dans les milieux bien informés que ma prose n’est pas limpide (un peu plus claire que les vers souvent hermétiques de Griffollet, mais ce n’est pas une référence).

C’est pourquoi je me résous à laisser la parole à Benoa (convenablement muni de son choli tentier chabonais andi-agzent deudon) pour qu’il résume le fond de ma pensée, qui doit lui être familière puisqu’il prétend écrire un Melchior pour les nuls en dix-sept volumes. A toi, brave pape.

Ahem.

Melchior estime qu’il y a trois voies pour le devenir terrestre de l’espèce humaine:

1) Le tout-marché, voie ultra-libérale. L’économie de marché est pilotée par la dictature économique, voire culturelle, du capitalisme financier, et c’est très bien comme ça.

2) Le grand-soir, voie « de gauche » traditionnelle (pure pure dure dure). On abolit l’économie de marché en même temps que la dictature financière, on remet l’administration des choses à (hum, ici plusieurs variantes et des tas de petites difficultés rigolotes). Et les lendemains chanteront.

3) La voie social-démocrate moderne, intégrant la perspective écologiste. « Droite » pour Swâmi, « gauche innovatrice, de transformation sociale » pour Melchior. On garde l’économie de marché comme moteur (inégalable), on la domestique en ôtant sa direction des mains du capitalisme financier, et surtout on conserve, en améliorant son fonctionnement, la démocratie libérale pluraliste.

A chacun de voir la route qu’il souhaite voir suivre à la société.

Amen.

Merci Benoa, cela me paraît assez clair (et court, surtout; on voit que tu es pressé d’aller à tes exercices spirituels).
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Wednesday, January 23, 2008

Melchior piégé.

(honte à lui, hou hou !)

Le piège.

Je n’ai pas toujours de chance avec les têtes couronnées. Autant le roi des Belges avait apprécié mes bons conseils sur l’acclimatation de la Constitution bolivienne au Royaume de Belgique, autant la reine Christine me poursuit de sa vindicte.

Je crois que cela date du jour où j’ai négligé sa question sur le positionnement du PS sur l’échiquier politique. Ne sachant pas ce qu’est un échiquier politique, et bien conscient que sur un échiquier ordinaire la gauche d’un camp est la droite de l’autre et vice-versa, et qu’au surplus droite et gauche n’ont pas de sens politique en matière échiquéenne, j’ai conclu que je ne comprenais pas la question, que j’ai donc laissée sans réponse (« si ti sabir ti respondir, si non sabir tazir, tazir »). Crime de lèse-majesté. Depuis, la reine m’en veut.

Elle a eu des mots assez durs pour moi, chez Laflote comme chez Swâmi.

C’est justement chez Swâmi qu’elle vient de me faire une farce royale; et je suis tombé dans le panneau comme un niais. Voici son comm’:

D'abord ça ne peut pas exister la concurrence libre et non faussée. C'est un mythe des économistes défendant le capitalisme, et sous le capitalisme, le souci de chaque gros est de devenir hégémonique, et donc de détourner les règles, éventuellement en s'alliant avec ses "libres concurrents". Faut pas confondre les discours sur le capitalisme et les pratiques des capitalistes. Ne me réponds pas la classique réponse selon laquelle on peut pas voir comme c'est chouette la concurrence libre et non faussée et le fonctionnement libre du marché du travail parce que l'État y fait rien que de s'en mêler, c'est une réponse qui prend trop les gens pour des imbéciles.
Et pour les pas gros, c'est tout sauf souhaitable, le concurrence libre et non faussée. La concurrence entre l'éleveur africain qui produit ses poulets à la main, et le producteur européen qui les engraisse en batterie, la concurrence libre entre la tomate d'Espagne qui n'a jamais vu ni le soleil ni la terre et la tomate bio du paysan d'à côté, la concurrence libre entre les aubergines bio pas belles et très bonnes de Roumanie et les aubergines calibrées et luisantes produites en mode industriel....
La théorie économique est pleine de jolis mythes qui ne résistent pas une seconde à l'examen, tu ne devrais pas exercer ton esprit critique seulement sur les écrits de Swâmi .

J’ai cru à une invite à discuter sérieusement, et j’y ai réfléchi le week-end dernier (par intermittences).

Sortie de piège.

Eclat de rire (un peu jaune quand même, comme il convient à un shadock de cette couleur) quand j’ai pris conscience de la farce. Si on regarde le squelette du comm’ royal:
1)La chose en question n’a jamais existé
2)Elle n’est pas bonne pour les capitalistes, qui s’ingénient à la détruire (cette chose qui n’existe pas)
3)Bien que n’existant pas et n’étant pas bonne pour les exploiteurs, elle n’est pas bonne non plus pour les opprimés.

Suit une recette sur le poulet africain farci d’aubergines roumaines sauce aux tomates du terroir, c’est le meilleur du comm’.

On a reconnu tout de suite, si on a l’esprit plus vif que le malheureux troll domestique de Sa Majesté, que Sa Majesté s’amuse à recycler le célèbre argumentaire complet dénonçant le complot « 11/9 twin towers »:
Les tours jumelles n’ont jamais été détruites
Les terroristes ont fort bien fait.
Et puis vous savez, elles ont été détruites par un complot impérialiste-sioniste.
Enfin et surtout, elles n’avaient jamais été construites.

Dérivé lui-même de la fameuse histoire juive:
Ta cruche, je te l’ai rendue intacte.
D’ailleurs elle était déjà cassée.
Et puis tu ne me l’as jamais prêtée.
Enfin elle n’a jamais existé que dans ton imagination.

Bravo, Christine, bien joué, ça m’apprendra à me prendre trop au sérieux.

Une confusion qui n’est pas la mienne.

Reste l’allusion finale aux mythes de la théorie économique.

Le soupçon me vient que bien des gens qui ont voté « non » en 2005 l’ont fait sur la base d’une confusion entre deux notions: celle de « concurrence libre et non faussée » (si vigoureusement dénoncée par les leaders nonistes), et celle de « concurrence pure et parfaite ». Or ça n’a pas grand chose à voir, en dépit des apparences.

La concurrence pure et parfaite est une notion purement théorique, utile au raisonnement des économistes théoriciens, qui sert (plus ou moins efficacement) dans le domaine des modèles théoriques, mais dont personne, à part les ultra-libéraux les plus extrémistes, n’a jamais cru qu’elle pouvait servir à décrire la réalité de la vie économique. C’est un peu comme (je suppose, car je n’y connais rien) la notion de mouvement sans frottement pour les spécialistes de mécanique). Au contraire, les économistes, même très « libéraux », s’attachent à étudier comment dans l’économie de marché la concurrence est soumise à des mouvements qui la contrarient et forment avec elle l’économie concrète.

Je n’ai pas du tout l’intention de critiquer ce « joli mythe » (en effet c’en est un, et il existe comme tous les mythes et remplit comme eux sa fonction sociale de mythe). Mais la concurrence libre et non faussée, c’est une toute autre chose, un principe de gouvernance économique, qui n’a rien à voir, et qui suppose au contraire l’intervention active des pouvoirs publics.

Un os à ronger.

Je commençais à désespérer de pouvoir expliquer sérieusement ma pensée tout en me dépêtrant d’une plaisanterie, quand dans sa magnanimité Sa Majesté a daigné jeter un os à ronger à son animal de compagnie, qui lui en est on ne peut plus reconnaissant. Cet os, c’est ceci (autre commentaire de chez Swâmi):

The freer the market the freer the people.

Là, c’est beaucoup plus sérieux. (Il s’agit, si j’ai bien compris, d’un item dans un questionnaire qui permet aux gens de se situer dans un champ de positions politiques, nous ne dirons pas un échiquier, car il n’a que quatre cases). On peut traduire: tant plus qu’on lâchera les baskets au marché, tant plus que les gens ils seront libres comme l’air. Et Christine me le « dédicace » dans l’espoir que je vais réagir en jappant de contentement, comme les corgis de la reine d’Angleterre quand le bon plaisir royal est de les choyer. Et si fais-je en effet, cela me permet d’insister sur plusieurs points que je n’ai fait qu’effleurer dans mon billet précédent.

Quand on dit: « le Marché », on désigne en fait l’ensemble des marchés, très nombreux, et plus ou moins interdépendants les uns des autres, qui régulent la vie économique (un marché par type de marchandises échangée et par zone d’échange… cela fait beaucoup); et les « people », c’est les gens, acteurs de la vie économique, mais aussi sociale et politique, le public et même le Peuple.

Pour un marché particulier, concernant une marchandise dans une zone, people désigne les intervenants, à savoir les offreurs, porteurs d’une offre rentable, et les demandeurs, porteurs d’une demande solvable, dans cette zone et pour cette marchandise.

La formule en ce cas est une évidence, et même une tautologie: plus la rencontre des offreurs et demandeurs est libre et plus les offreurs et demandeurs sont libres de se rencontrer (plus ils ont le choix et plus ils ont le choix: La Palisse Prix Nobel !).

NB. Avec une très grosse réserve quant à la portée de la chose en matière de « marché du travail »: la liberté des demandeurs d’emploi (ou offreurs de force de travail) est réelle (les esclaves et les serfs ne l’ont pas) mais « le marché du travail » (en fait une grande quantité de marchés interdépendants ) est vraiment très particulier, cf les analyses de Marx; et même remarque (d’un sens tout différent) en ce qui concerne les marchés financiers, à l’autre extrémité du système.

Mais il s’agit là de la « liberté économique », cela ne préjuge pas que l’éventuel manque de liberté sur le plan social, culturel, politique, disparaît spontanément. Disons seulement que, ceteris paribus (c’est la précaution oratoire des économistes: toutes choses égales par ailleurs ) on a plus de chances d’accéder à la liberté générale quand la tendance est à la liberté économique (oui, je sais, ça se discute; mais justement, on peut au moins en discuter en toute liberté dans les pays d’économie de marché, ce n‘est pas le cas ailleurs…).

A mon avis, la liberté des marchés n’entraîne pas (ne suffit pas à entraîner) la liberté pure et simple des gens et du Peuple. « Liberté » est, comme « utilité » , un mot qui dans le vocabulaire économique prend un sens particulier. Je citerais bien Lammenais si je ne craignais de faire de la peine à Christine qui n’aime les curés que dans son assiette, servis avec des aubergines roumaines: entre le faible et le fort, c’est la liberté qui opprime et la loi qui protège.

Pour les ultra-libéraux, c’est la liberté des marchés qui fait la liberté des gens, il n’y a pas d’autre usage de la liberté que l’adoration du marché: « accumulez, accumulez, c’est la loi et les prophètes ! » (Marx).

Pour les partisans du capitalisme d’Etat (ou communisme autoritaire), il n’y a plus de marché libre, il n’y a bientôt plus beaucoup de production, encore moins de liberté. Asphyxier le marché, c’est asservir et opprimer le peuple. Des contre-exemples ?

Pour les shadoks jaunes puants dans mon genre: c’est la liberté des gens qui importe, elle passe en grande partie par la liberté (de produire) des marchés, mais ceux-ci doivent être domestiqués, civilisés, ramenés à la concurrence que les effets de domination tendent à fausser et à aliéner. C’est aux pouvoirs publics qu’il appartient d’assurer aux demandeurs la liberté de choix d’offreurs réellement mis en concurrence loyale, et d’assurer la liberté d’entreprendre des différents concurrents, ce afin que l’allocation des ressources soit optimisée et le développement durable préservé.(En d’autres termes, de défendre l’intérêt général).
Mais voilà que j’essaie encore de dire trop de choses en une seule phrase. Salut au lecteur bénévole. Qu’il se réveille, j’en ai fini (pour cette fois).
Additif de jeudi (réponse au commentaire 1 ci-dessous de Ga(ï)elle)

J’ignore si Christine approuvera ta refonte de son commentaire. Pour moi:

Ton 1). C’est très exactement ce que MOI je pense. Tu remplaces « les gros » par « le capitalisme financier », et je signe des deux mains.

Ton 2). Ceux qui disent, etc., sont les ultra-libéraux. Je ne partage pas du tout, du tout, leur opinion. Les traiter de « gros hypocrites pleins de mauvaise foi » n’apporte rien sur le plan théorique, maintenant si ça peut soulager… Deux bémols:
A) Je ne défends pas « l’Etat » national (je suppose que Christine non plus, pour d’autres raisons), mais « les pouvoirs publics » aux différents niveaux. Je crois qu’ils ont un rôle important à jouer pour maintenir la concurrence libre et non faussée.
B) Encore faut-il que cette intervention des pouvoirs publics soit pertinente et conforme à l’intérêt général à long terme; ce n’est pas parce qu’on admet et souhaite leur intervention qu’on doit approuver tout ce qu’ils font.

Ton 3). « N’est pas souhaitable ». Là je me demande bien pourquoi. Les vraiment petits soit ne sont pas dotés du tout en moyens de production (même pas en force de travail) et ils relèvent, sous tout régime, de l’assistance non-marchande, plus ou moins généreuse. Soit ils ont de quoi commencer à se prendre en charge, et le coup de pouce que leur donneront les pouvoirs publics (allocations de démarrage, d’attente, de soutien, micro-crédits, etc.) ne fausse en rien la concurrence et bien au contraire la stimule, si la règle du jeu c’est l’égalité des chances.

Ton 4). Là c’est un peu ambigu, on peut en faire au moins deux lectures, dont une que j'ai tendance à approuver.

La suite de ton comm’: « Dans ce cas il suffit… tout le monde d’accord ». Non. La « concurrence pure et parfaite » est une pure invention de l’esprit (utile pour le raisonnement des économistes) et c’est tout. Tu peux t’amuser à la rejeter comme un chat à agresser son ombre, mais c’était limite malhonnête de faire voter le peuple contre la c.l & non f à cause du fantôme de la c.p.p. qui n’a rien à voir.



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