Où les choses coincent.
Marx et Engels ont magistralement montré le rôle progressiste et civilisateur de l'économie de marché (qu'ils assimilent au capitalisme), tout en indiquant que ce rôle positif cesserait quand ladite économie, poussant jusqu'au bout ses virtualités et les épuisant, se transformerait en son contraire et mourrait de ses propres contradictions. elle serait alors relayée par le socialisme scientifique, fondé sur sa négation et son dépassement.
En quelques dizaines d'années tout le monde se réclama du socialisme: Victor Hugo, Jaurès, et même le co-inventeur de l'économie néo-classique chère aux ultralibéraux, Léon Walras (le théoricien de l' "équilibre général" des marchés).
Après les analyse d'Hilferding, Rosa Luxembourg et Lénine, il devint évident pour l'ensemble du mouvement ouvrier organisé que l'économie de marché avait fait son temps, rempli sa misson historique: elle disparaîtrait avec le pouvoir des capitalistes financiers et impérialistes, avantageusement remplacée par le Plan d'Etat actionné par la dictature du prolétariat.
Nul besoin dès lors de distinguer l'économie de marché du capitalisme lancé à toute vapeur vers le précipice: l'un entraîne l'autre "dans les poubelles de l'histoire", et jetons gaiement "le bébé avac l'eau du bain". La messe est dite.
Un peu d'eau du bain a passé sous les ponts de la vieille Volga, qui se jette toujours dans la mer Caspienne (Maïakovski) ou ce qu'il en reste. Et derechef "ein Gespenst geht um in Europa", un spectre hante l'Europe, et c'est celui, non du communisme, mais du social-libéralisme. Caramba, encore raté, vieille taupe !
(à suivre)