En France, on a des idées, dit-on.
Ga(i)elle commente mon billet de l'autre jour sur la décroissance, en proposant 1. la décroissance du nucléaire, 2. la décroissance des idées de droite au profit de celles de gauche...
Pour les idées, cela relève moins de l’économie que de cette nouvelle discipline qu’est la « mémétique » (plus de 4500 occurrences chez go*ogle), mais j’y reviendrai bientôt.
Pour les idées, cela relève moins de l’économie que de cette nouvelle discipline qu’est la « mémétique » (plus de 4500 occurrences chez go*ogle), mais j’y reviendrai bientôt.
Pour le nucléaire, la question est délicate. Il s’agit d’une branche d’investissement, non d’un produit de consommation. Il faut aller voir « en aval »: peut-on envisager une décroissance de la consommation d’électricité, pour les 10 milliards d’êtres humains qui vont bientôt peupler la planète ? Espérer tout au plus une modération de la croissance.
On doit mettre le paquet sur les énergies renouvelables, et sur les économies d’énergie, mais cela ne suffira pas pendant toute une période transitoire, de plusieurs décennies, où l’on devra s’accommoder d’une montée en puissance des énergies non renouvelables. Charbon et pétrole, ou nucléaire ? La principale objection au nucléaire (civil !), c’était les déchets et la répugnance à les léguer à nos descendants. Mais on a finalement pris conscience que l’objection est la même au charbon et au pétrole, grands émetteurs de CO2, danger encore plus pressant.
Il faut conclure que la croissance du nucléaire est à modérer de façon concertée à l’échelle mondiale, qu'on doit de la même façon favoriser le développement des énergies renouvelables (y compris consentir de gros investissements pour la recherche de la fusion nucléaire). Comme on ne peut plus, en ces matières, bricoler seul dans son coin, nous avons besoin de plus de croissance et de plus de mondialisation et non l’inverse.
On a toujours affaire à la dualité: éthique de conviction - éthique de responsabilité. La première nous pousse à revendiquer: « finissons-en au plus vite avec le nucléaire »; la seconde répond: « au plus vite, qu’est-ce à dire ? Quel est le moins mauvais compromis en termes de souffrances humaines ? » C’est moins exaltant mais plus raisonnable.